Nadège Nziza en guerre contre l'arthrite juvénile
Rencontre à Montpellier avec une doctorante en physiopathologie qui, venue du Rwanda, s'est engagée dans une bataille longue et difficile : lutter contre l'arthrite juvénile, maladie rare dont environ 3000 enfants souffrent chaque année en France. 6e épisode de Poster, le podcast qui donne de la voix à la recherche.
Après être arrivée en Europe en Belgique, Nadège Nziza mène aujourd'hui sa thèse à l'INSERM de Montpellier. Outre la douleur dans les articulations, cette pathologie est la cause de malformations dont peut ensuite souffrir l'enfant toute sa vie. "Il y a quelques années encore", explique Nadège, "les médecins n'avaient d'autres choix que de mettre les enfants atteints de cette pathologie dans un fauteuil roulant". Les choses, heureusement, se sont heureusement amélioriées depuis, les progrès de la science aidant : on sait aujourd'hui mieux soigner l'arthrite juvénile.
Encore faut-il pouvoir identifier la forme d'arthrite dont l'enfant est atteint. C'est ici que se situe le rôle confié à Nadège dans sa thèse : trouver des caractéristiques chimiques propres à chacune des formes d'arthrite juvénile. "En améliorant le diagnostic, on gagne un temps considérable et l'on peut plus facilement administrer le bon traitement à l'enfant" précise Nadège.
Retour au Rwanda
Nadège le sait, elle devra passer le témoin à une autre jeune chercheuse ou à un autre jeune chercheur à l'issue de sa thèse : les travaux de recherche qu'elle a commencé prendront plusieurs années encore de développement. Cela ne l'empêche pas de vouloir perséverer sur ces sujets. Après un post-doctorat qu'elle souhaite faire en Australie, elle imagine déjà la suite... qui se déroulera dans son pays d'origine. "J'essaie d'étudier la faisabilité de développer des essais cliniques au Rwanda et en Afrique plus généralement" raconte Nadège Nziza.
Femme de science
Facile d'être chercheuse aujourd'hui ? Qu'en dit Nadège ? "Ma directrice de thèse de Nadège fait partie de l'association Femmes et Science. Je suis sensibilisée à cette question et je crois que, si l'on s'en donne les moyens, il est possible à une femme d'avoir une vie personnelle et une vie professionnelle toute aussi riches l'une que l'autre".
Cette interview a été réalisée le 19 juillet 2018 à Montpellier.